Mousse aux fraises
C’est la Saint-Jean!
La Fête nationale du Québec est aujourd’hui. Avec elle, l’été est aussi (enfin) arrivé! Le fruit de saison par excellence est la fraise, qui est traditionnellement disponible de la mi-juin à la mi-juillet. Je vous ai déjà parlé sur ce blogue d’une de mes manières préférées de manger des fraises de saison, les tartines aux fraise. Aujourd’hui, je vais vous parler d’une autre recette juniale classique dans ma famille. J’ai nommé : la mousse aux fraises.
Je me souviens très bien quand Mamie, ma grand-mère maternelle, préparait sa fameuse mousse aux fraises. Elle la faisait toujours avec son batteur sur socle Dormeyer et c’était la seule tâche qui était dédiée à cette machine. Elle y mettait tous les ingrédients dedans, l’allumait et le laissait fouetter le tout jusqu’à l’obtention d’une mousse onctueuse et aérienne. Sa recette était infaillible. Sa mousse était parfaite à chaque fois.
Pour accompagner cette mousse, ma mère faisait presque toujours un gâteau au chocolat dans son moule en couronne servi sans glaçage. La seule raison d’être du gâteau était celle d’un réceptacle à meringue.
Histoire de la recette
La mousse aux fraises de ma famille fait partie d’une catégorie de desserts qui porte plusieurs noms en cuisine québécoise. Certains l’appellent angélique, d’autre carrément juste meringue, mais l’appellation la plus commune semble être « neige ». Elle peut être aromatisée de diverses manières selon la saison, les plus répandues étant à l’érable au printemps et aux pommes râpées à l’automne. Pour sa part, ma grand-mère en faisait également une aux bananes, que je détestais.
La neige est un dessert d’été extrêmement ancien qui remonte directement à nos racines françaises et peut-être même gauloises. Elle consiste en une meringue française, c’est-à-dire une meringue crue et sans stabilisant (contrairement aux meringues italienne et suisse qui sont cuites et contiennent souvent un acide comme la crème de tartre) et généralement arômatisée aux petits fruits. Le nom du plat lui vient du fait qu’une meringue est constituée d’œufs battus « en neige ». Généralement peu calorique, ce dessert était couramment enrichi de crème fouettée le dimanche (voir « Les neiges » sur Le Québec cuisine).
Si cette préparation a laissé peu de traces visibles dans la gastronomie française contemporaine, elle a une nombreuse descendance dans les îles britanniques. Tandis que les Anglais connaissent l’eton mess, le fruit fool et le syllabub, les Écossais, pour leur part ont le cranachan.
La recette
Mousse aux fraises
Donne 8 portions - Préparation : 10 min. - Cuisson : s/o
Ingrédients
- 1 petit casseau (541 ml) de fraises fraîches et bien mûres, lavées et équeutées ;
- ½ t. de sucre (j’ai utilisé du sucre d’érable) ;
- 1 blanc d’œuf (calibre gros).
Préparation
- Lavez et équeutez les fraises, puis séchez-les bien.
- Réduisez les fraises en purée grossière à la fourchette.
- Placez tous les ingrédients dans un grand bol et fouettez le tout jusqu’à formation de pics fermes et que la préparation soit très lustrée.
- Servez dans de jolies coupes à dessert, seul ou avec des biscuits ou du gâteau.
Notes
Ce dessert se conserve très mal et devrait idéalement être entièrement consommé dans les 2 jours suivant sa préparation.
Selon votre niveau d’énergie au moment où vous vous attaquerez à cette recette, vous pouvez réduire les fraises en purée fine pour une texture plus uniforme ou au contraire, vous pouvez vous contenter de les couper en quartiers ou en tranches.
Comme ma mère, vous pouvez le servir avec un gâteau au chocolat (comme mon gâteau du Diable que vous servirez à l’italienne (c.-à-d. sans glaçage) ou encore un gâteau tout simple à la vanille (comme mon gâteau éponge de la reine Victoria).
Si au bout de 2 jours vous avez toujours des restes de ce dessert, vous pouvez le congeler pour en faire une délicieuse crème glacée sans produit laitier. Vous pouvez également le transformer en gâteau en y réintroduisant 1 jaune d’œuf, du beurre, de la farine et de la poudre à pâte, puis en faisant cuire le tout au four 30 min. à 350°F.